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La vie en camping-car

marinegauvain


Mois d'Avril.


Je pars pour La Roya, à la frontière avec l'Italie, pour aider une amie à retaper son vieux jeune camping-car de 1991. Puis une fois les ajustements et mini travaux terminés, nous démarrons Ferjean pour rejoindre en huit jours Nancy.

C'était ma première fois en camping-car, et j'ai adoré.





Avant le départ



Retaper notre fidèle cavalier fut une occasion pour moi, comme tout ce qui concerne le bricolage, de dédiaboliser certaines croyances: quoi, mais c'est hyper compliqué, whouaaah t'es capable de faire ça, mais j'y arriverai jamais...

Comme changer des joints, par exemple. Bon j'ai failli perdre mes bras à force d'acharnement en équilibre précaire sur une échelle, mais on va dire que c'est le métier qui rentre!


Depuis mon année de volontariat en Allemagne en 2015-2016 et mes autres escapades dans des tiers-lieus, je continue la destructuration de mes non-savoir faire, pour continuer ma route vers l'autonomie , me sentir capable et fière de ce que j'entreprends (même si je n'ai pas fait les plus beaux joints du monde, mais ils font leur job) tout en s'amusant avec les copains :) En l'occurrence ici mon amie Sophie.


La retape de ce camping-car en sororité, une bonne solution pour se sentir capable.



Sophie au sommet pour enlever les vieux joints.

De peinture en installation de porte, nous avons bichonné Ferjean avant le grand départ.



La peinture dans un camping-car ou comment devenir un.e contorsionniste professionnel.l.e

Mode d'emploi d'installation d'une porte. Puis quand elle fut bien placée sur les charnières, nous avons vu que nous avions vissées celles-ci à l'envers...

En parallèle je profitai d'être dans cette vallée loin de la foule des grands jours et des grandes villes pour croquer notre quotidien, les alentours, la maison (incroyable) le terrain (encore plus incroyable) et ses oliviers... sous le vent puissant et chaud du Sud!



Le Château de la Roya :) un bout de l'immense terrain, un bout de la très grande maison. A vouloir tout croquer dans son ensemble, il m'aurait fallu plus qu'un format A4...

 

En route!!!


Le château de la Roche-un rescapé de la noyade.


Et le jour du départ a sonné!

On part sur les chapeaux de roues version camping-car, direction le nord-Est, en passant par l'Ardèche et la Bourgogne.

Nous découvrons France-Passion, belle initiative qui met en relation camping-caristes et paysans, agriculteurs: pour une nuit, on peut se parquer chez le paysan, et déguster ses supers bons produits!

On a testé le Gang des Biquettes et ses supers bons fromages de chèvres à prix très intéressants, on a mangé chez une paysanne en Ardèche un repas 100% tout du jardin, (la viande, les oeufs, les légumes....) rencontré une chouette femme qui a installé une mini-épicerie bio et café ouvert dans son jardin près de Dijon, bref France Passion permet des rencontres-locales (et de bien manger-local également.) Tout est donnant-donnant et généreux, et c'est ça qu'on aime!



-Les chevaux du Gang des Biquettes- parce que étant dans une chèvrerie, je n'ai rien trouvé de mieux qu'à dessiner un cheval. Normal.

Les huits jours passent beaucoup trop vite ; la France dévoile sa campagne morcelée et ses villages déserts, mais aussi ses patchworks de paysages différents, quand l'agriculture intensive décide d'en garder un peu....


A cette époque de l'année, les gorges de l'Ardèche sont désertées: à nous les bords du fleuve et les routes tranquilles jaunes des genêts!

La forêt du Morvan voit débarquer une Marine hystérique qui s'empresse de câliner le moindre arbre qu'elle rencontre et de plonger (littéralement) le visage dans la mousse pour mieux en apprécier la douceur et la fraîcheur.

A Dijon nous vivons une déception à la hauteur de l'enthousiasme d'une dijonnaise qui nous a vendu les tombeaux du Duc de Bourgogne de manière telle qu' on n'avait pas d'autre choix que d'être déçues. Mes yeux vivent aussi très mal le paysage de vignes interminables qui forme des verticales à l'infini, finissant presque par me rendre épileptique.

Et les Vosges arrivent déjà, leurs forêts sombres de sapins nous laissant entendre que la fin de mon périple n'est plus très loin...





Je découvre la Moselle, le petit village charmant de Liverdun, en tombe amoureuse, mettant définitivement à mal mes préjugés envers la région.

Et à Nancy, Sophie se découvre une passion pour....

les pigeons! (volatile rare et en voie de disparition dans les grandes villes françaises)




 

Conclusion


Ne laissez pas Sophie avec votre goûter quand il y a des pigeons, car vous ne risquez de ne plus le revoir.


Comme ma traversée à pied de la Chartreuse de Grenoble à Chambéry, ce petit road-trip avec Ferjean m'a laissé le temps de découvrir encore autrement notre territoire et de savourer le quotidien d'une autre façon: quel bonheur de pouvoir ouvrir la porte tôt au petit jour et de se retrouver immédiatement dans la forêt! Tout comme se réveiller chaque matin avec un paysage différent... Le croquis des Vosges a été réalisé tôt le matin, dans mon lit, je n'avais qu'à tirer les rideaux et dessiner.... quel rêve!


Avouons le aussi, j'ai commencé à contracter une allergie assez sévère aux paysages domestiqués-les moutons les vaches, les vaches, les moutons, les colzas, les moutons, les plantations de sapin, re les vaches et les colzas.... A ne plus supporter de voir la campagne rectangularisée ainsi. Mais où est donc passé la vie sauvage, les plantes et les arbres dans tous les sens? Quelques confettis aux périphéries, (là où nous décidions d'amener Ferjean) ou perdue entre deux champs.


Une réflexion m'est venue alors que nous observions avec Sophie les grandes plaines jaunes pures des colzas: "tu te rends compte qu'avant, il y avait des dinosaures ici?" C'est qu'avec l'agriculture intensive, le monde paraît si petit et étriqué.... le ciel est trop bas, à portée de vue, l'horizon trop plat ou trop uniforme.... Difficile de retrouver ce sentiment de douce perdition quand tu sais qu'au prochain tournant tu vas encore tomber sur des vaches (ou des moutons) et que ça fait cinq jours que ça dure.

Non je ne suis pas une fille de la campagne, mais une fille des forêts et des montagnes.

Non je ne suis pas une bergère mais une louve.

Bref mon coeur bat résolument beaucoup plus pour le sauvage, l'indompté, ce qui ne rentre pas dans les cases, ce qui échappe à la rationalité pure,

Vive les herbes folles!



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