top of page
Rechercher
marinegauvain

La Guette: détente à Brocéliande

Fin mai, direction la forêt de Brocéliande pour visiter l'éco-lieu de la Guette.


Un éco-lieu dont j'avais entendu parler grâce à un volontaire de la communauté de la Fleyssière qui avait réalisé un tournage là-bas dans le cadre de son association. (pour découvrir la vidéo, cliquez ici)



illustration aquarelle de poterie

La Guette, un mois de mai chaud, aux couleurs et senteurs de juillet.

On arrive le soir, un peu perdues, dans la lumière chaude et déclinante de fin de journée. Des panneaux de guingois au milieu des fleurs sauvages nous accueillent avec la charte de bienvenue. Dehors la violence gratuite, l'alcool, la drogue, bienvenue aux câlins, à l'amour, à l'amitié et à la bonne bouffe.


Pendant quatre jours, on oubliera la folie du grand monde, on brassera la folie de ce lieu et des rencontres étonnantes.


Là-bas, on oublie tout surmenage, tout stress, et on a l'impression que tout le monde est un peu sous acide. Personne ne se presse, les corps sont alanguis, les gestes économes. La forêt bienveillante nous envoie ses effluves de sérénité et nous invite à faire de longues siestes sous sa canopée. C'est sans doute son influence toute proche qui nous plonge dans cette sorte de léthargie douce qui semble guider tous nos gestes.




croquis à l'aquarelle d'une cabane, d'un jardin et d'une poterie

Nous prenons possession des lieux, mon amie Jeanne et moi, dans notre petite paillyourte, comme appelée là-bas: une yourte en terre, et pour tout mobilier de la paille en botte posée le long des murs et dispersée sur le sol de terre battue. Autant dire que nous finissons au bout de quatre jours par devenir des bonhommes de paille.


On se lave les cheveux au puits du village, en tirant le seau du puits et en s'aspergeant la tête. Je me crois dans Blanche-Neige, j'ai toujours rêvé de tirer le seau de la margelle et jamais eu l'opportunité d'en faire l'expérience jusque là. Il fait chaud et beau, ce temps nous facilite la tâche. En plein hiver ou sous un temps normalement breton, le shampoing n'aurait pas eu la même saveur..


Nos bras poussent la brouette remplie de bidons vides pour rapporter l'eau de la source, à la sortie du village, car il n'y a pas l'eau courante à la guette. L'aller se fait facilement, le retour, chargés comme des mulets, un peu moins. La pause à la source pour remplir les bouteilles et les bidons est prétexte à discussions philosophiques. Sûr que nous n'aurions pas eu les mêmes échanges en remplissant la carafe à l'eau du robinet.

croquis à l'aquarelle de personnes mettant la table dans une cuisine
La cuisine de la Guette-le lieu de partage par excellence.

croquis à l'aquarelle d'une personne maniant la faux
Dawit à la faux.

Généralement, nous travaillons le matin: fauchage (je découvre le fauchage à la main et j'adore ça!) récoltes au potager, paillage, rangement, aide à la cuisine.... et l'après-midi est libre pour toute proposition d'activités. Tressage de couronnes de fleurs sauvages, marche contemplative pieds nus dans Brocéliande, dessins et puis...

Au gré des inspirations, de purs moments de gratitude et de partage jaillissent comme l'eau d'une source; la fois où nous avons fait chanter le jonc fut un bel exemple. Dawit, volontaire habitué du lieu, nous apprend à émettre de la musique en tendant une fibre de jonc au dessus d'une bassine de métal remplie d'eau. En lissant le jonc avec la main mouillée, celui-ci se met à vibrer très fort, fait bouillir l'eau dessous et émet le bruit du didgeridoo. Alors on se met à la guitare, au chant et à la danse pour accompagner ce prodige. Et moi je suis comme un chien devenu complètement dingue à la vue de nourriture. Qu'un seul brin de jonc soit capable de déclencher tous ces échanges, cette joie, cette créativité, m'a complètement subjuguée.




Croquis à l'aquarelle d'un groupe de personnes qui joue de la musique
Faire chanter le jonc-une découverte surprenante!

croquis à l'aquarelle d'une femme qui dort
-Le sommeil de Jeanne-

Ce fut sans doute à La Guette que j'ai été la plus détendue de tous les éco-lieux que j'ai visités. Quatre jours de ressourcement total aux portes de Brocéliande.

On n'attend rien de nous, et c'est pour ça que tant de choses arrivent.

On prend le temps d'aller mieux, de sentir battre le pouls du lieu et de se mettre au diapason. Personne ne nous presse. La preuve en dessin avec Jeanne qui, au lendemain de notre arrivée, se tape une superbe sieste après une matinée très éprouvante ( :D ). Elle qui a l'habitude d'être à cent à l'heure dans tout ce qu'elle entreprend s'est surprise à lever le pied et à vivre au rythme de La Guette... indolent, calme, et pourtant si surprenant.



paysage de la forêt de brocéliande au coucher du soleil


Pour (re)découvrir mes autres reportages dessinés sur les écos-lieux:


RDV à Brocéliande!


Marine

Comments


bottom of page